This oped was first published on AGEGI on 25 October 2018.
Résumé : Avec Ebola chaque pays est vulnérable face aux épidémies et la solution passe par une couverture universelle de santé et un travail collectif
Même si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment décidé qu’il n’y a pas lieu de déclarer une épidémie du virus Ebola en République démocratique u Congo (RDC), les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. Samedi, les rebelles auraient tué deux agents médicaux qui travaillent avec l’armée congolaise pour soutenir la lutte contre le virus Ebola. Ces événements sont inquiétants car ils se déroulent dans une région où plus d’un million d’habitants a été déplacé et les attaques perpétrées par des milices armées ont instillé un climat de peur et d’insécurité.
Il y a néanmoins de bonnes nouvelles : on apprend ainsi qu’un groupe de jeunes hommes a accepté d’être vacciné, après avoir exhumé le corps d’une personne décédée des suites du virus Ebola et seraient donc entrés en contact avec des fluides corporels. Car un vaccin existe depuis peu. En RDC, où le vaccin rVSV-ZEBOV a été distribué rapidement grâce à une collaboration entre MSD, BARDA, l’OMS, l’Alliance du Vaccin GAVI et MSF, plusieurs milliers de personnes ont déjà pu en bénéficier. Les scientifiques de HUG à Genève ont contribué à l’élaboration d’une « formule » capable de prédire l’efficacité et l’innocuité des nouveaux vaccins contre le virus Ebola. L’idée de contrôler Ebola n’est peut-être pas aussi irréalisable qu’elle pourrait le paraître grâce à un partenariat sans précédent entre gouvernements, scientifiques, ONG et industrie, qui se sont réunis en un temps record pour trouver et fournir un vaccin efficace contre cette maladie.
Mais, les craintes pour l’avenir sont de mise étant donné que nous restons extrêmement vulnérables face aux maladies infectieuses, surtout dans le monde interconnecté et urbanisé d’aujourd’hui. Plus que n’importe quelle autre crise peut-être, l’épidémie d’Ebola nous a fait prendre conscience de l’importance des soins de santé primaires comme première ligne de défense et a démontré que la mise en place d’une couverture universelle de santé (CUS) dans les États fragiles n’était pas seulement la bonne solution pour lutter contre les épidémies, mais aussi et surtout une solution intelligente.
Ajoutez à cela des actions de prévention, qui représentent une des stratégies de santé publique les plus efficaces, et vous pourrez réellement commencer à envisager un avenir où les épidémies d’Ebola ne seront plus qu’un lointain souvenir.
Le renforcement de la résilience des communautés à travers l’instauration d’une couverture de santé universelle créera une base solide pour gérer et atténuer les risques d’urgence sanitaire. Mais, tous les pays ne possèdent pas les mêmes capacités en termes de gestion des risques d’urgence sanitaire, mais une solution pour venir à bout de ces menaces extrêmement différentes est le travail collectif.